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mardi 19 juillet 2016

Que sais-je du jardin?





Que sais-je du jardin
Sinon qu' il sort d' une tunique d' ombre
Et qu' il s' éclaire comme une épaule
Offerte au fer pour la marque?


André Pieyre de Mandiargues, Le point où j' en suis NRF Gallimard 1964.









L' ensemble des photos Versus 2016.

vendredi 29 avril 2016

L' art moderne un retour à l' enfance?







" L' art moderne est - dans la mesure où il vaut quelque chose - un retour à l' enfance. Son thème éternel est la découverte des choses, découverte qui ne peut se produire, sous la forme la plus pure, que dans le souvenir de l' enfance. C' est là l' effet de l' allpervading conscience de l' artiste moderne ( historicisme, notion de l' art comme activité suffisante en soi, individualisme ), qui le fait vivre à partir de seize ans dans un état de tension/d' efficacité - c' est-à-dire dans un état qui n' est plus propice à l' absorption, qui n' est plus ingénu. Et, en art, on n' exprime bien que ce qui fut absorbé ingénument. Il ne reste, pour les artistes, qu' à se retourner vers l' époque où nous n' étions pas encore des artistes, et à s' en inspirer, et cette époque, c' est l' enfance. "

Cesare Pavese 
Le métier de vivre nouvelle traduction de Martin Rueff folio Gallimard 2014.





L' ensemble des photos Versus.

vendredi 1 avril 2016

jeudi 24 mars 2016

Qui ne dit mot...






«  Un portrait, une statue qui ne dit mot parlent souvent davantage à qui les contemple qu' une créature en chair et en os, comme il en est de la musique à qui sait l' écouter. De quoi mettre en doute l' omnipotence communément accordée au verbe, ce verbe qui, sous une forme abâtardie, mais jouant de son vieux prestige et disposant d' instruments tout neuf de diffusion, déverse à satiété sur le monde déjà saturé un flot d' éloquence creuse plus propre à l' obscurcir qu' à l' éclairer. « 

Louis-René des Forêt

Ostinato fragments postumes 2002

Œuvres complètes Quarto Gallimard 2015.



Photos Versus,  mars 2016.

samedi 5 mars 2016

Lutter pour les petits riens?







" Nous luttons pour les petits riens. Cavafy, dans la poésie " Lorsque s' éveillent " dit : Efforcez-vous de conserver vos visions érotiques, en les captant dès qu' elles s' éveillent, avec le regret mélancolique qu' elles soient si rares à s' arrêter. La poésie comme petit musée privé de menus collages. Nous tentons peut-être de nous défendre ainsi contre l' énorme, contre la puissance visible de l' homme, qui nous broie."

Guido Ceronetti
Le silence du corps Albin Michel éditeur 1984.




Photos, Versus 2016.

samedi 6 février 2016

Adolphe Cieslarczyk, un sculpteur dans son siècle, 1916 -






Le jardin comme une sculpture ou une gravure à taille d' homme.






Adolphe Cieslarczyk auprès d' une de ses sculptures exposée au Musée de Gajac à Villeneuve sur Lot.










Détails de la sculpture précédente.




 A. Cieslarczyk  regardant un film retraçant son travail de graveur quarante ans plus tôt.



 Une image du film avec le graveur en action.





Portrait de l' artiste A. Cieslarczyk il y a plus de quarante ans, projeté sur écran. Musée de Gajac, Villeneuce sur Lot.




Sculpture de A. Cieslarczyk.
Tous les éléments sont démontables, ajustés au millimètre. L' édifice tient par la justesse constructiviste de l' assemblage.


A l' arrière plan de la sculpture, une gravure originale de A. Cieslarczyk.




Nous retraçons une partie de l' itinéraire artistique du graveur dans une salle réservée à cette technique toute particulière.






De la maison...



A l' atelier de A. Cieslarczyk.



La main du sculpteur sur un marbre de carrare.


L' ensemble des photographies, Patrick Stefanetto.
Musée de Gajac, janvier 2016.
Atelier du peintre, 2014 et 2015.

vendredi 1 janvier 2016

Le feu en 2016?







LE FEU

Ils regardaient la bataille des étincelles,

Qui ne sont qu'abandon du brasier, 
Mais voici que l'arbre entier qui flambait 
Se leva, trébuchant sur les pierres noires, 
Et marcha vers eux. 
Ils allaient voir comme c'est au centre, 
Les bonshommes du pourtour, les gens de cendre ! 
Un seul fît face et tint ses yeux ouverts. 
Il raconte qu'un homme s'avançait vers lui, 
D'aspect robuste, plus très jeune, 
Et passant près de lui, fit seulement un signe 
Comme : « Bonsoir », mais distrait 
Ou méfiant, et prit sans hésiter le sentier. 
On a vu pourtant de la vallée le feu gravir longtemps la  montagne.
A quoi servent les yeux ? Qu'est-ce qui se passe 
Sous la voûte des os plus chauds que cette pierre ?
Si l'arbre en feu était un homme,
 

Tel que vous et moi,
Dans quel monde sommes-nous, dans quelles montagnes ?
Un signe, au moins, avant le rendez-vous de cendre !


Henri Thomas Nul désordre poèmes 
Gallimard 1950.

 





L' ensemble des photographies Versus.